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1354 – Le 8 janvier, Charles de Navarre fait assassiner en toutes impunités son rival Charles de la Cerda, comte d’Angoulême, qui a succédé à Raoul de Brienne à la charge de connétable.
Le 22 février, tout en assumant son crime, il obtient Jean II le Bon, en le menaçant d’une alliance avec les Anglais, des concessions territoriales et de souveraineté lors du traité de Mantes.
1355 – Le dimanche de l’épiphanie, le dauphin Charles, duc de Normandie, convoque ses vassaux à Rouen. Geoffroy d’Harcourt, chef de file de la noblesse normande, lui brandit la « Charte aux Normands » en lui déclarant : « Monseigneur naturel, voici la charte aux Normands, si vous consentez à jurer et à observer ce qui y est contenu, je suis tout prêt à vous faire hommage ». Malgré cette audace, il rentre au Conseil du dauphin.
En mars, Jean II missionne le dauphin Charles d’organiser la défense de la Normandie. Malgré l’influence grandissante de Charles II de Navarre, le dauphin se fait habilement respecter. Les Normands répugnent à faire rentrer les taxes d’autant plus que les Navarrais les y encouragent.
Le 24 septembre, Charles organise une cérémonie de réconciliation entre les rois de France et de Navarre. Edouard III, roi d’Angleterre, prend ombrage de ce nouveau revirement, et se méfie désormais de ce concurrent à la couronne de France, le débarquement, qu’ils ont envisagé, n’aura pas lieu.
L’empereur du Saint Empire Germanique, Charles IV, oncle du dauphin, déjà inquiet de l’influence grandissante des Français sur l’ouest de son empire, subit une offensive diplomatique des Anglais qui l’amène à menacer son beau-frère, Jean II le Bon, de renégocier leur alliance. Il émancipe le duc de Bourgogne, Philippe Ier, âgé de 6 ans, pour ses possessions en terres d’empire, possessions gérées par son beau-père, le roi de France. Le dauphin, proche de son oncle, risquant de perdre le Dauphiné, en désaccord avec son père, monté contre lui par Robert Le Coq, fervent Navarrais qui joue double jeu avec Jean II, et qui ne cesse de le convaincre que son père veut l’évincer du pouvoir, organise une fugue visant à rencontrer l’empereur en décembre, lui prêter hommage et apaiser les tensions. Informé du complot, le roi convoque son fils, lui confie la Normandie en apanage pour le rassurer et contrer le travail de sape des Navarrais.
1356 – Le roi est informé d’un complot visant au partage du pays entre Charles le Mauvais et les Anglais.
Le 5 avril, le dauphin, duc de Normandie, convie en son château de Rouen toute la noblesse normande, dont Charles II le Mauvais, comte d’Evreux, fait partie. Jean II, excédé par ses complots avec les Anglais, surgit menace le roi de Navarre en laissant éclater sa colère qui couve depuis la mort de son favori, le connétable Charles de la Cerda, mort à laquelle Jean d’Harcourt, son neveu, a été mêlé. Arrêté avec trois de ses compagnons, le roi Jean II le Bon le fait exécuter, sans autre forme de procès, ce d’autant plus qu’il s’élève contre les nouveaux impôts qui frappent la Normandie.
Le 7 avril, Charles le Mauvais est emprisonné au Louvre, puis au Châtelet et enfin à la forteresse d’Arleux, près de Douai. |